Saturday, October 26, 2013

Pandemonium 281-290

Until the dawn, the damned young men of France
Of madness beyond speech rode the advance
Exchanging daggers, promising to gore
Scrivener bellies, swearing to make war
With all their souls against the barren era.
Vagabond manes, wild and torrid sclera:
Like horses with no reins and none to ride,
In that wild studio, all danced and cried,
As do the brazenness and irony one finds
Inside the stormy skulls of genius minds!

Original:

Et jusques au matin, les damnés jeunes-Frances
Nagèrent dans un flux d’indicibles démences,
— Échangeant leurs poignards — promettant de percer
L’abdomen des chiffreurs — jurant de dépenser
Leur âme à guerroyer contre le siècle aride. —
Tous, les crins vagabonds, l’œil sauvage et torride,
Pareils à des chevaux sans mors ni cavalier,
Tous hurlant et dansant dans le fauve atelier,
Ainsi que des pensers d’audace et d’ironie
Dans le crâne orageux d’un homme de génie !…

Thursday, October 24, 2013

Pandemonium 271-280

V

While Don José held forth, there circulated
Among the listeners, a gasp of bated
Assent and common cause; and when he ceased,
The commendations tumbled out, released
With clangor, fury, fire more than when
The Emperor sang Te Deum with his men!

And chaos reigned in jests and acclamations,
Vainglories, favorite oaths, denunciations,
Whose clear, barbaric and discordant calls
Burst forth like grapeshot riddling the walls!


Original:

V

Pendant que don José parlait, un râlement
Sympathique et flatteur circulait sourdement
Dans l’assemblée — et quand ses paroles cessèrent,
Les acclamations partirent, s’élancèrent
Avec plus de fracas, de fougue, de fureur
Qu’un Te Deum guerrier, sous le grand Empereur !…

Ce fut un long chaos de jurons, de boutades,
De hurrahs, de tollés et de rodomontades,
Dont les bruits jaillissant clairs, discordans et durs,
Comme une mitraillade allaient cribler les murs !

Tuesday, October 22, 2013

Pandemonium 261-270

Why then, with great and holy ire we’ll burn
And throw our names into a fateful urn,
And he whose name is picked out first, we’ll send
To take the saber of his fallen friend
And fight the cheeky thug; and if he fall,
We’ll pick another bravo o’er his pall;
And should the urbanite insist to play
The victor, then we’ll send a third to slay;
And thus, until the expiatory hour
When fortune yields the victory to our power!


Nous jetterons, brûlés d’une ire sainte et grande,
Dans l’urne du Destin tous les noms de la bande,
Et celui dont le nom le premier sortira,
Relevant le fleuret du vaincu, s’en ira
Combattre l’insolent gladiateur : s’il tombe,
Nous élirons encore un bravo sur sa tombe :
Si l’homme urbain s’obstine à poser en vainqueur,
Nous lui dépêcherons un troisième vengeur ;
Et toujours ainsi, jusqu’à l’heure expiatoire
Où le dé pour nos rangs marquera la victoire !…

Monday, October 21, 2013

Pandemonium 251-260

Not from the void, at once, did that resplendent
Medieval age emerge; a son, descendent,
Lives now and ever, Gaulish consolation.
This deathless child mocks the recrimination
That from all quarters rhetoricians mewl.
It scoffs at them…Now, this god is the Duel.
To your hearts, then, from mine, this proposition:
When one of us, armed for a worthy mission
Faces some scrivener who, skilled with sword,
In single combat strikes and leaves him floored – 

Original:

— Il n’est pas au néant descendu tout entier
Le divin moyen-âge : un fils, un héritier
Lui survit à jamais pour consoler les Gaules :
En vain mille rhéteurs ont lancé des deux pôles,
Leur malédiction sur ce fils immortel ;
Il les nargue, il les joue… or, ce dieu c’est le Duel.
— Voici ce que mon âme à vos âmes propose : —
Lorsqu’un de nous, armé pour une juste cause,
Du fleuret d’un chiffreur habile à ferrailler,
Aura subi l’atteinte en combat singulier,

Saturday, October 19, 2013

Pandemonium 241-250

The social fishpond honors with its murk.
How glorious to consummate the work,
To raise up from the mire’s swampy floors
An isle of fragrance and sweet sycamores.

“My brothers, silence!” Don José proclaimed,
His voice enraptured and his eyes inflamed.
“Now hear me! I can amply prove the matter.
That physically even, we can shatter
Society’s colossal armored mesh
And with our swords make vassals of its flesh.


C’est à peine s’ils ont détruit une couleuvre.
Il serait glorieux de parachever l’œuvre,
Et de faire surgir, du fond de ce marais,
Une île de parfums et de platanes frais. —

— Silence !… écoutez tous, frères !… se mit à dire
Don José, l’œil en flamme et l’organe en délire :
Écoutez ! je m’en vais vous prouver largement
Que nous pouvons scinder, même physiquement,
De la société l’armure colossale,
Et de nos espadons rendre sa chair vassale !…

Tuesday, October 8, 2013

Pandemonium 231-240

Than phantoms. Let us dare, with cannonade
To prove that marriage is an impure trade,
Corrupting of the mind, and that it chills
That which gives life its luster, texture, thrills.
Many is the inexorable brain                                    
Before ours, girt with sovereign disdain
Against the masses’ prejudicial rot,                        
Already named a criminal of thought.
But these have hardly slain a garter snake                        
Amid the venomous and reedy brake

Original:

Battons le mariage en brèche ; osons prouver
Que ce trafic impur ne tend qu’à dépraver
L’intellect et les sens ; qu’il glace et pétrifie
Tout ce qui lustre, adorne, accidente la vie.
Je sais bien que déjà plusieurs cerveaux d’airain,
S’emmantelant aussi d’un mépris souverain
Pour les vils préjugés de la foule insensée,
Se sont fait avant nous brigands de la pensée.
Mais, parmi la forêt de vénéneux roseaux
Que l’étang social couronne de ses eaux,

Tuesday, October 1, 2013

Pandemonium 221-230


Nor are we serfs,” said Noël, architect.
“The arsenals of soul and intellect,
To throw into confusion and dethrone
The giant sword-thug that by “law” is known,
May be our vengeful, glorious recourse,
Although we have no corporeal force. 
While he yet reigns, attack and give no quarter
To gross iniquity of social order.
Hurl paradox, and argue in a score
Of tomes that duties, mores are no more


Mais tout n’est pas servage en la sphère artistique :
Si nous ne possédons nulle force physique
Pour chasser de sa tour et mettre en désarroi
Le géant spadassin qu’on appelle la loi,
Les arsenaux de l’âme et de l’intelligence
Peuvent splendidement servir notre vengeance.
Attaquons sans scrupule, en son règne moral,
La lâche iniquité de l’ordre social.
Lançons le paradoxe ; affirmons, dans vingt tomes,
Que les mœurs, les devoirs ne sont que des fantômes.