Monday, December 23, 2013

Neuralgia 1-16

It turns out that grad school is time-consuming. Who knew?

Second Night: Neuralgia

I

A single thought pursues me to my bed
And every night holds sway inside my head.
No opiate-soaked charm, however deep,
Could suffocate this withering fiend in sleep.
At hearing's edge, a feeble voice and low,
Like gasping of old men who finally go
To death, intones, "Poor fool, be iron ever.
She'll never love you. Never, never, never!"
Ashiver, then, I bolt upright and pierce
The dark around with long regard and fierce;
I lurch about the room...that "never" sounds
Within my chest - dire tocsin! - and rebounds.
And then, a fiery wind breathes out its whole
Corrosion, twisting my convulsive soul,
For in my fevered plight, I have no doubt
It's me that, in their bed, they laugh about!

Original:


I

Jusques à mon chevet me poursuit mon idée
Fixe : toutes les nuits j’en ai l’âme obsédée.
Pour noyer au sommeil ce démon flétrissant,
Des sucs de l’opium le charme est impuissant.
Au seuil de mon oreille, une voix sourde et basse
Comme l’essoufflement d’un homme qui trépasse
Murmure : Pauvre fou ! sois d’airain désormais.
Elle ne t’aimera jamais - jamais - jamais !…
Alors, tout frissonnant, je saute de ma couche ;
Autour de moi je plonge un long regard farouche ;
Et je vais saccadant mes pas..... et dans mon sein
Le terrible jamais vibre comme un tocsin !
Et puis, d’un vent de feu l’haleine corrosive
Vient courber, torturer mon âme convulsive :
Et je me persuade en mon fébrile émoi,
Que, dans l’alcôve, on parle, on rit tout bas de moi !…

Saturday, October 26, 2013

Pandemonium 281-290

Until the dawn, the damned young men of France
Of madness beyond speech rode the advance
Exchanging daggers, promising to gore
Scrivener bellies, swearing to make war
With all their souls against the barren era.
Vagabond manes, wild and torrid sclera:
Like horses with no reins and none to ride,
In that wild studio, all danced and cried,
As do the brazenness and irony one finds
Inside the stormy skulls of genius minds!

Original:

Et jusques au matin, les damnés jeunes-Frances
Nagèrent dans un flux d’indicibles démences,
— Échangeant leurs poignards — promettant de percer
L’abdomen des chiffreurs — jurant de dépenser
Leur âme à guerroyer contre le siècle aride. —
Tous, les crins vagabonds, l’œil sauvage et torride,
Pareils à des chevaux sans mors ni cavalier,
Tous hurlant et dansant dans le fauve atelier,
Ainsi que des pensers d’audace et d’ironie
Dans le crâne orageux d’un homme de génie !…

Thursday, October 24, 2013

Pandemonium 271-280

V

While Don José held forth, there circulated
Among the listeners, a gasp of bated
Assent and common cause; and when he ceased,
The commendations tumbled out, released
With clangor, fury, fire more than when
The Emperor sang Te Deum with his men!

And chaos reigned in jests and acclamations,
Vainglories, favorite oaths, denunciations,
Whose clear, barbaric and discordant calls
Burst forth like grapeshot riddling the walls!


Original:

V

Pendant que don José parlait, un râlement
Sympathique et flatteur circulait sourdement
Dans l’assemblée — et quand ses paroles cessèrent,
Les acclamations partirent, s’élancèrent
Avec plus de fracas, de fougue, de fureur
Qu’un Te Deum guerrier, sous le grand Empereur !…

Ce fut un long chaos de jurons, de boutades,
De hurrahs, de tollés et de rodomontades,
Dont les bruits jaillissant clairs, discordans et durs,
Comme une mitraillade allaient cribler les murs !

Tuesday, October 22, 2013

Pandemonium 261-270

Why then, with great and holy ire we’ll burn
And throw our names into a fateful urn,
And he whose name is picked out first, we’ll send
To take the saber of his fallen friend
And fight the cheeky thug; and if he fall,
We’ll pick another bravo o’er his pall;
And should the urbanite insist to play
The victor, then we’ll send a third to slay;
And thus, until the expiatory hour
When fortune yields the victory to our power!


Nous jetterons, brûlés d’une ire sainte et grande,
Dans l’urne du Destin tous les noms de la bande,
Et celui dont le nom le premier sortira,
Relevant le fleuret du vaincu, s’en ira
Combattre l’insolent gladiateur : s’il tombe,
Nous élirons encore un bravo sur sa tombe :
Si l’homme urbain s’obstine à poser en vainqueur,
Nous lui dépêcherons un troisième vengeur ;
Et toujours ainsi, jusqu’à l’heure expiatoire
Où le dé pour nos rangs marquera la victoire !…

Monday, October 21, 2013

Pandemonium 251-260

Not from the void, at once, did that resplendent
Medieval age emerge; a son, descendent,
Lives now and ever, Gaulish consolation.
This deathless child mocks the recrimination
That from all quarters rhetoricians mewl.
It scoffs at them…Now, this god is the Duel.
To your hearts, then, from mine, this proposition:
When one of us, armed for a worthy mission
Faces some scrivener who, skilled with sword,
In single combat strikes and leaves him floored – 

Original:

— Il n’est pas au néant descendu tout entier
Le divin moyen-âge : un fils, un héritier
Lui survit à jamais pour consoler les Gaules :
En vain mille rhéteurs ont lancé des deux pôles,
Leur malédiction sur ce fils immortel ;
Il les nargue, il les joue… or, ce dieu c’est le Duel.
— Voici ce que mon âme à vos âmes propose : —
Lorsqu’un de nous, armé pour une juste cause,
Du fleuret d’un chiffreur habile à ferrailler,
Aura subi l’atteinte en combat singulier,

Saturday, October 19, 2013

Pandemonium 241-250

The social fishpond honors with its murk.
How glorious to consummate the work,
To raise up from the mire’s swampy floors
An isle of fragrance and sweet sycamores.

“My brothers, silence!” Don José proclaimed,
His voice enraptured and his eyes inflamed.
“Now hear me! I can amply prove the matter.
That physically even, we can shatter
Society’s colossal armored mesh
And with our swords make vassals of its flesh.


C’est à peine s’ils ont détruit une couleuvre.
Il serait glorieux de parachever l’œuvre,
Et de faire surgir, du fond de ce marais,
Une île de parfums et de platanes frais. —

— Silence !… écoutez tous, frères !… se mit à dire
Don José, l’œil en flamme et l’organe en délire :
Écoutez ! je m’en vais vous prouver largement
Que nous pouvons scinder, même physiquement,
De la société l’armure colossale,
Et de nos espadons rendre sa chair vassale !…

Tuesday, October 8, 2013

Pandemonium 231-240

Than phantoms. Let us dare, with cannonade
To prove that marriage is an impure trade,
Corrupting of the mind, and that it chills
That which gives life its luster, texture, thrills.
Many is the inexorable brain                                    
Before ours, girt with sovereign disdain
Against the masses’ prejudicial rot,                        
Already named a criminal of thought.
But these have hardly slain a garter snake                        
Amid the venomous and reedy brake

Original:

Battons le mariage en brèche ; osons prouver
Que ce trafic impur ne tend qu’à dépraver
L’intellect et les sens ; qu’il glace et pétrifie
Tout ce qui lustre, adorne, accidente la vie.
Je sais bien que déjà plusieurs cerveaux d’airain,
S’emmantelant aussi d’un mépris souverain
Pour les vils préjugés de la foule insensée,
Se sont fait avant nous brigands de la pensée.
Mais, parmi la forêt de vénéneux roseaux
Que l’étang social couronne de ses eaux,

Tuesday, October 1, 2013

Pandemonium 221-230


Nor are we serfs,” said Noël, architect.
“The arsenals of soul and intellect,
To throw into confusion and dethrone
The giant sword-thug that by “law” is known,
May be our vengeful, glorious recourse,
Although we have no corporeal force. 
While he yet reigns, attack and give no quarter
To gross iniquity of social order.
Hurl paradox, and argue in a score
Of tomes that duties, mores are no more


Mais tout n’est pas servage en la sphère artistique :
Si nous ne possédons nulle force physique
Pour chasser de sa tour et mettre en désarroi
Le géant spadassin qu’on appelle la loi,
Les arsenaux de l’âme et de l’intelligence
Peuvent splendidement servir notre vengeance.
Attaquons sans scrupule, en son règne moral,
La lâche iniquité de l’ordre social.
Lançons le paradoxe ; affirmons, dans vingt tomes,
Que les mœurs, les devoirs ne sont que des fantômes.

Friday, September 27, 2013

Pandemonium 211-220

Long on their knees, the population’s awe
Has said, ‘Let us permit the kingly law.’
And then the cry, which cry we still: ‘Make way!
The people’s justice, reason, has its sway!’             
Yearning at last for ardor more sublime,
Will not mankind reborn exclaim in time,
‘Before the Art-God, every force succumbs.
Make way, another law – the poet comes!’?”                        

“I willingly­ salute your solemn grief.
But the artistic sphere is not a fief,


— Long-tems à deux genoux le populaire effroi
A dit : laissons passer la justice du roi. —
Ensuite on a crié, l’on crie encore : Place !
La justice du peuple et de la raison passe.
— Est-ce qu’épris enfin d’un plus sublime amour,
L’homme régénéré ne crîra pas un jour :
Devant l’Art-Dieu que tout pouvoir s’anéantisse.
Le poète s’en vient ; place pour sa justice ? —

   — J’acclame volontiers à ton deuil solennel,
Dit au pérorateur l’architecte Noël.

Wednesday, September 25, 2013

Pandemonium 201-210

The honor of the gibbet; and if you
Attempted algarades to see me through,
Bourgeois, policemen, and the headsman’s thralls
Would nail you with me to the tumbrel’s walls.
Come, hellfire! Ours the guillotine! And to us
Only the blood-born artwork that flows through us!*
To us, who love naught but the trinity
Of love, of glory, and of liberty!
Oh, sky and earth! Will not the poet’s soul
Make, by and by, its retribution whole?

Original:

Les honneurs de la Grève ; et, si les camarades
Veulent pour mon salut faire les algarades,
Bourgeois, sergens de ville et valets de bourreau,
Avec moi les cloûront au banc du tombereau. —
Malice de l’enfer !… À nous la guillotine !
À nous qu’aux œuvres d’art notre sang prédestine !
À nous qui n’adorons rien que la trinité
De l’amour, de la gloire et de la liberté !…
Ciel et terre !… est-ce que les âmes de poète
N’auront pas quelque jour leur revanche complète ?

*205-206 get at the spirit of the original but depart from the sense of it. This will have to do while I figure something else out. 

Monday, September 23, 2013

Pandemonium 191-200

Infertile, hopeless! Now one cannot roar
Outside the desert. What can it be for
To stand prepared to give one’s life in gage,
Each for his comrades’, in a vapid age
Like ours? If I consult my dignity                                    
And cross the boundaries of society
To plunge, without a fight, my vengeful blade
Into the throat whose voice maligned my maid,
The idiots, the virtuous, the slow
As one would call me jackal and bestow


Bien stérile et bien nul ! — Ce n’est plus qu’au désert
Qu’on peut en liberté rugir. — À quoi nous sert,
Dans une époque aussi banale que la nôtre,
D’être prêts à jouer nos têtes l’un pour l’autre ? —
Si, me jugeant très digne au fond de ma fierté
De marcher en dehors de la société,
Je plonge sans combat ma dague vengeresse
Au cou de l’insulteur de ma dame et maîtresse,
Les sots, les vertueux, les niais m’appelleront
Chacal… Tout d’une voix ils me décerneront

Sunday, September 22, 2013

Pandemonium 181-190

Unmoving, silent; and their chests breathed not,
Stifled by pride and ecstasy. Each thought
Rose, followed Reblo’s transport where it led,
As brigands follow cressets spied ahead.

IV

A moment’s pause; and then, a Moorish face
Raises its striking pallor, scans the place
With damned man's eyes. He speaks, in deep despair
To the conventicle assembled there.

“In truth, our brotherly fanaticism,
We must admit, is an anachronism,



Les poitrines, d’extase et d’orgueil oppressées,
N’exhalaient aucun souffle, — et toutes les pensées
Montaient faire cortège à l’élan de Reblo,
Comme des bandouliers qui suivent un fallot.

IV

Après quelque silence, un visage mauresque
Leva tragiquement sa pâleur pittoresque,
Et, faisant osciller son regard de maudit
Sur le conventicule, avec douleur il dit :
— Certe, il faut avouer que notre fanatisme
De camaraderie est un anachronisme

Monday, September 16, 2013

Pandemonium 171-180


Of singularities and superstition
Man needed never fear the inanition
Of flattened life, encased and monotone                    
If he had noble dreams and heart of stone!
Adventures came to find him on their own,
And dramas beyond number flocked, half-grown
To be fleshed out by artistry. To quest!                                       
For the innately strong, oh, that is best!

And marrow-deep, emotion seemed to fill
The cenacle. The brothers listened, still,


De superstitions, d’originalités,
Tout homme à cœur de bronze, à rêves exaltés,
N’avait pas un seul jour à craindre l’atonie
D’une vie encastrée avec monotonie :
Les drames s’en venaient d’eux-mêmes le chercher,
Mainte grande aventure accourait s’ébaucher
Sous sa fougue d’artiste : — Avoir des aventures ! —
Oh ! c’est le paradis pour les fortes natures !…

Le fraternel cénacle ému jusques au fond
De ses os, écoutait dans un calme profond.

Sunday, September 15, 2013

Pandemonium 161-170

Brushed by their ladies’ silk sleeves as they pass
Amid the promenaders on the grass.

Oh, ancient days! said Reblo. Ancient days!
Oh, how my soul is theirs! and all the ways                        
Their beauty casts its captivating spell!
My comrades, it was truly good to dwell                        
When man had veins where lava flows could slip,
And avid gaze, and whim worn at the hip!
In the hale mores of the feudal days—
Truly a virgin forest—in that maze


Les jeunes cavaliers tressaillaient quand la soie
Des manches de leur dame en passant les coudoie.

— Oh ! les anciens jours ! dit Reblo : les anciens jours !
Oh ! comme je leur suis vendu ! comme toujours
Leur puissante beauté m’ensorcèle et m’énivre !
Camarades, c’était là qu’il faisait bon vivre
Lorsqu’on avait des flots de lave dans le sang,
Du vampirisme à l’œil, des volontés au flanc !
Dans les robustes mœurs de l’ère féodale,
— Véritables forêt vierge — dans ce dédale

Thursday, September 12, 2013

Pandemonium 151-160

That cleaved to every soul, pervaded in
Each brain, and snaked its shivers over skin.
The hanging armor on the walls emitted
Queer reliquary stridor. Statues, fitted
On bases, trembled mutely nonetheless,
In glorious emotional excess,
To feel themselves grazed by the sonorous wings
Of metal couplets, lyric aerian things—
Just as young cavaliers will tremble, pale
Beneath their flowery coats of Spanish mail,


Qui se collait à l’ame, imprégnait le cerveau,
Et faisait serpenter des frissons sur la peau.
Les reliques d’armure aux murailles pendues
Stridaient d’une façon bizarre ; — les statues
Tressaillaient sourdement sur leurs socles de bois,
Prises qu’elles étaient de glorieux émois,
En se sentant frôler par les ailes sonores
Des strophes de métal, lyriques météores :
— Comme sous les genêts d’un beau mail espagnol,
Parmi les promeneurs épandus sur le sol,

Wednesday, September 11, 2013

Pandemonium 141-150

Cathedrals, manor houses, strongholds, convents
Unfolded laudably their splendid contents;                                               
The muse brought forth, by turns, a story of
Pelisses, daggers, bloodshed…and of love.

These verses let ambrosial teardrops fall
On every sense, and thus enamored, all
Gave themselves gladly to the oscillation
Of a vertiginous hallucination.
A sort of magic airborne fragrance lent    
A Gothic, fervid and neuralgic scent
        
Original:

— Les couvens, les manoirs, les forts, les cathédrales,
Déployèrent à l’envi leurs pompes sculpturales ; —
La muse sur la scène amenait tour-à-tour
Des manteaux, des poignards, du sang… et de l’amour.

Et tous, énamourés de cette poésie
Qui pleuvait sur leurs sens en larmes d’ambroisie,
Se livraient de plein cœur à l’oscillation
D’une vertigineuse hallucination.
Il y avait dans l’air comme une odeur magique
De moyen-âge, — arôme ardent et névralgique,

Tuesday, September 10, 2013

Pandemonium 131-140


Aspires – also woman! Of creation
She is the ruin and the coronation!            

III

To fight the storm with noise, one of the score,    
His voice resounding like a bass kinnor,
Straightened his head and his fermenting brains
And started to recite Victor’s refrains.                                    

And soon, all listened to the fragments he
Excerpted to recite on chivalry:
Young squires galloped nobly on the grounds
Of tournaments, and witches danced in rounds.

Original:

C’est elle également ! — De la création
La femme est à-la-fois l’opale et le haillon !

III

L’un des vingt, redressant sa tête qui fermente,
Pour lutter de vacarme avec cette tourmente,
D’une voix qui vibrait comme un grave Kinnor,
Se mit à réciter des strophes de Victor.

Bientôt on l’écouta. — C’était une série
De fragments détachés sur la chevalerie.
— Les sorcières dansaient en rond ; — les damoisels
Couraient bride abattue aux nobles carrousels ;

Monday, September 9, 2013

Pandemonium 121-130

And this is nothing strange. In all the parts,
Sublime or wicked, in the human heart’s
Dark fathoms, is she not the corollary –
Concurrent, cognate, envious, the very
Satellite? And was it not her sex
That, suffering the dragon’s spark-eyed hex                                    
Dared to deflower, in a dire upheaval,
The tree of sapience and good and evil?
The wicked crucible where vices worsen
Is she! The star to which a virtuous person


— Et tout cela n’avait rien d’insolite. — La femme,
De tout ce qui se meut de sublime et d’infâme,
Dans les obscurités sans fond du cœur humain,
N’est-elle pas toujours corollaire germain,
Satellite flagrant, jaloux ?… n’est-ce pas elle
Qui, des yeux du dragon subissant l’étincelle,
Osa dévirginer dans un transport fatal,
L’arbre de la science et du bien et du mal ?…
Le creuset corrupteur où nos vices empirent,
C’est la femme !… l’étoile où nos vertus aspirent,

Sunday, September 8, 2013

Pandemonium 111-120

Disjunctures, prattle, blather, innuendo—
The maskers slip the suburbs and crescendo
And trample through the gravest colloquies,
Lambasting them with bland amphibolies!
The scene, then, matched the century quite neatly:
A pandemonium fulfilled completely! . . . 

The theme of woman, I need hardly say,
Arose, licentious empress, to survey
The thousand furies of that conflagration.
In short, she was its central inspiration!

Original:

Coq-à-l’âne, rébus, sornettes, calembourgs,
Comme une mascarade échappée aux faubourgs,
Se ruaient à travers les plus graves colloques,
Et vous les flagellaient de plates équivoques !
Enfin, c’était du siècle un fidèle reflet,
Un pandaemonium bien riche et bien complet !…

Pas n’est besoin, je crois, de dire que l’idée
De la femme planait, reine dévergondée,
Sur les mille fureurs de cet embrasement :

Qu’elle était en un mot son premier élément !

Saturday, September 7, 2013

Pandemonium 101-110

—An equal anarchy when they discourse!
The transports of divinest moral force,
The ecstasies of immortality,
The vows to fatherland and liberty,
Drowned, foundered in the laughter and the spasm
Of naked doubt, all leprous with sarcasm.
Love-angels, sweet past Plato’s fondest dream
Submerge their wings below the silty stream            
Of cynicism fouler than the wails                                   
Of prostitutes and madmen in their jails!


Eh bien, dans leurs discours c’était même anarchie !
— Les plus divins élans de morale énergie,
Les extases de gloire et d’immortalité,
Les vœux pour la patrie et pour la liberté,
Se noyaient, s’abîmaient dans le rire et le spasme
D’un scepticisme nu, tout lépré de sarcasme.
De beaux rêves d’amour qu’eût enviés Platon,
Trempaient leurs ailes d’ange au sordide limon
D’un cynisme plus laid, plus vil en ses huées,
Qu’un hôpital de fous et de prostituées !

Friday, September 6, 2013

Pandemonium 91-100


Of Capuchins arrives a chaste procession
Equipped with holy hymns for intercession
Against the scourge, but the scourge is ironic:
It moves them to a setting far less tonic,
Where harlots and ignoble wastrels revel,
Abyssally debauched beyond the level
Where past abomination one sees hope.
In short, imagine a kaleidoscope
Unnatural and vast, turned in the grand
Exterminator’s own deceitful hand.


Une procession de chastes capucins
Veut sortir pour combattre avec des hymnes saints
La rage du fléau : le fléau sarcastique
Vous l’enlève et la pousse en un lieu peu mystique
Où des filles de joie et d’ignobles truands
Festinent, de débauche et d’ivresse béants.
D’abomination, d’horreur tout s’enveloppe :
En un mot, l’on dirait un kaléidoscope
Immense, monstrueux, que l’Exterminateur
Fait tourner dans sa main de mystificateur.


Thursday, September 5, 2013

Pandemonium 81-90

Thus, picture for yourself a Spanish town
An earthquake ravages and wrenches down.
Palatial balconies and boudoirs crumble,
Collapsed together in a mighty rumble,
Their perfumes and escutcheons all displaced
To foul sewers, fetid pits of waste;
And Christian monuments, with domes twice-gilt
And rainbowed panes and granite spires, spilt
Across the filthy, ruined stone and mortar
Where usury hold’s court – the Jews’ dark quarter.


Représentez-vous donc une ville espagnole
Qu’un tremblement de terre épouvante et désole.
— Les balcons, les boudoirs des palais disloqués
S’en vont avec fracas tomber entrechoqués,
Avec tous leurs parfums, toutes leurs armoiries,
Dans les hideux égouts, les infectes voiries.
Des monumens chrétiens les dômes surdorés,
Leurs flèches de granit, leurs vitraux diaprés,
S’en vont rouler parmi les immondes masures
Du noir quartier des juifs, sale tripot d’usures.

Wednesday, September 4, 2013

Pandemonium 71-80

How can I make you know this vast and troubling         
Blockade of intellects, this heating bubbling
Of mire and gold? What epithet is there
To capture hellish conversation where
Pomp, storm and clamor pass the reckoning,
In consciousness or dreaming, of a king?

Now pause: that symbolism might portray
This monstrous metaphysic disarray,
The image I evoke will now converge
With solid violence, corporeal scourge.


Original:


Comment vous révéler ce vaste encombrement
De pensers ennemis ; ce chaud bouillonnement
De fange et d’or ?… Comment douer d’une formule
Ces conversations d’enfer où s’accumule
Plus de charivari, de tempête et d’arroi
Que dans la conscience et les songes d’un roi ?…

Tenez, pour vous traduire en langue symbolique,
La monstruosité de ce métaphysique
Désordre, je vais vous susciter le tableau
D’un choc matériel, d’un physique fléau.

Tuesday, September 3, 2013

Pandemonium 61-70

Like Templars born of the crusading period,
Our gay companions quaffed cups full and myriad,
And each man’s brain was brimmed with tumult; each
Then raised his voice, at once, in splendid speech.                        

A whirlwind, now, of incoherent patter,
Of Visigoth inflections, fiery chatter,
Rolled out, cried out, leapt at the rum’s direction,
A forum stormed by raucous insurrection.

What moral chaos! God, what talk! Therein
Analysis itself becomes a sin.




Rivaux des Templiers du siècle des croisades,
Nos convives joyeux burent force rasades.
Chaque cerveau s’emplit de tumulte, et les voix
Prirent superbement la parole à la fois.

Alors un tourbillon d’incohérentes phrases,
De chaleureux devis, de tudesques emphases,
Se déroula, hurla, bondit au gré du rum,
Comme une rauque émeute à travers un forum.

Vrai Dieu ! quels insensés dialogues ! — L’analyse
Devant tous ce chaos moral se scandalise. —

Monday, September 2, 2013

Pandemonium 51-60


Each feature joining surely to proclaim
That in each breast, the heart is quick to aim
Infectious hatred and morose regret
At prose, the Code and at the bourgeois set;
No exaltation flowing from their heart
But for two truths: for passion and for art!

II

The punch’s phosphorescence now burnt up,
Many an amphora, goblet, silver cup,
Like a flotilla in the basin’s flow,
By a strong mass of arms was plunged below.


Original



Tout chez eux puissamment concourt à proclamer
Qu’ils portent dans leurs seins des cœurs prompts à s’armer
De haine virulente et de pitié morose,
Contre la bourgeoisie et le Code et la prose ;
Des cœurs ne dépensant leur exaltation
Que pour deux vérités : l’art et la passion !…

II

Quand on vit que du punch s’éteignait le phosphore,
Mainte coupe d’argent, maint verre, mainte amphore,
Ainsi qu’une flottille au sein du bol profond,
Par un faisceau de bras furent coulés à fond.

Saturday, August 31, 2013

Pandemonium 41-50

Victorious, tramples in the nether planes
The spirit of Deception where it reigns.

If the perfumed and iridescent curtain
Drawn by the clouding smoke were more uncertain,
We could see these pale faces at our leisure
And of their noble portents take the measure.
The brows, developed to capacious size,
The eyes’ rough hollows, holding demon’s eyes,            
Lips pridefully aquiver, and the skin
Well-tinted by the lion’s blood within,


Original:


Pousse d’un pied vainqueur, dans les limbes funèbres,
L’Esprit fallacieux qui préside aux ténèbres.

Si le tissu moiré du nuage odorant
Que la fumée élève était plus transparent,
Vous pourriez avec moi de ces pâles figures
Explorer à loisir les généreux augures.
Le développement capace de ces fronts,
Les rudes cavités de ces yeux de démons,
Ces lèvres où l’orgueil frémit, ces épidermes
Qu’un sang de lion revêt de tons riches et fermes,

Friday, August 30, 2013

Pandemonium 31-40

Projected on the walls in disarray.
The ceiling’s darkened crevices display
Dust-covered mannequins, Gothic regalia,
And yellowed skeletons; Scattered paraphernalia
Snake over shelves: medallions, figurines,
Gilt fragments, Spanish paper, and tureens.
Up from outlandish scaffolding there rises
A noble sculpted figure that comprises
A biblical and most exotic sight.
The stately angel, spirit of the Light,


Original:


Pêle-mêle en saillie à la paroi des murs.
Le plafond laisse voir, dans ses angles obscurs,
De poudreux mannequins, de jaunâtres squelettes,
De gothiques cimiers ; sur deux rangs de tablettes,
Serpente un clair-semé de bosses, d’oripeaux,
De papel espagnol, de médailles, de pots.
Aux bras d’un échafaud de bizarre structure,
Surgit pompeusement une œuvre de sculpture.
C’est un sujet biblique et tout oriental :
L’Esprit de la lumière, ange monumental,

Thursday, August 29, 2013

Pandemonium 21-30

And swim amid the motes of Muslim smoke
That twenty pipes, like a deluge, evoke!
What faerie strangeness in the variegation
Of colors in the fire’s undulation,
And how they play across the locks of hair,
The manly necks and muscled bodies there!

Off the carousers’ rings there glints a slight                                   
And dreaming and uncertain sort of light
Which out of the fantastic dimness brings
The flickering specters of artistic things,


Original:


Nage au sein des flocons de vapeur musulmane
Qui des vingt calumets, comme un déluge, émane !
Quelle étrange féerie en la profusion
Des diverses couleurs que l’ondulation
Des flammes fait jouer parmi ces chevelures,
Sur ces traits musculeux, ces mâles encolures !

A travers les anneaux du groupe des viveurs,
Glissent quelques rayons vagues, douteux, rêveurs,
Qui s’en vont détacher des ombres fantastiques
Le spectre vacillant des objets artistiques,

Wednesday, August 28, 2013

Pandemonium 11-20

A score of young men, artists all at heart,
With mocking eyes, cigars or pipes at part
Of lips, beards in the Jeune-France style, and caps
Of Phrygia, and orgiastic wraps                                               
On bodies sprawled around on damasked beds
Worn through by many centuries of heads.

And the dark studio’s sole illumination:
The punch, spirituous hallucination.

What pure Ossianism in the way
Their olive brows are crowned! See how they sway


Original:


Vingt jeunes hommes, tous artistes dans le cœur,
La pipe ou le cigare aux lèvres, l’œil moqueur,
Le temporal orné du bonnet de Phrygie,
En barbe jeune-France, en costume d’orgie,
Sont pachalesquement jetés sur un amas
De coussins dont maint siècle a troué le damas.

Et le sombre atelier n’a pour tout éclairage
Que la gerbe du punch, spiritueux mirage.

Quel pur ossianisme en ce couronnement
De têtes à front mat, dont le balancement

Tuesday, August 27, 2013

Pandemonium 1-10

First Night: Pandemonium

I

A modern painter would, this moonlit hour—
My soul!—be fortunate to have the power
To contemplate with thorough concentration
The darkly framed and radiant location
The studio of Jehan, statuary,                                                           
Hides in its deep and magic sanctuary!
           
The center of the room: an iron urn
Of fine punch where prismatic fires burn.
Its size would match the chalices of hell—                                   
A sulfurous lake where surges crest and swell.


Original:

I

Pour un peintre moderne, à cette heure de lune,

Ce serait, sur mon âme, une bonne fortune

De pouvoir contempler avec recueillement

La scène radieuse au sombre encadrement,
Que le jeune atelier de Jehan, le statuaire,

Cache dans son magique et profond sanctuaire !



Au centre de la salle, autour d’une urne en fer,

Digne émule en largeur des coupes de l’enfer,

Dans laquelle un beau punch, aux prismatiques flammes,

Semble un lac sulfureux qui fait houler ses lames,

Monday, August 26, 2013

Accueil

Théophile Dondey de Santeny was born in Paris 1811. He spent his professional life as an unassuming government functionary. He spent his free time as a poet and devoted member of the Petit Cénacle, a multidisciplinary pack of artists, writers, etc. who made it a point of politico-artistic pride to be, generally, as ultra-Romantic, as eminently offbeat, and as unsettling to the bourgeoisie as they could possibly manage.

In 1833, Théophile Dondey published—under the whimsical anagram Philothée O'Neddy—a book of poems called Feu et flamme. It's the only complete work he ever published, and it is by turns ecstatic and morose, worshipful and apostate, triumphal and self-absorbed, well-executed and just a touch clumsy. It is worth keeping around.

So I'll post ten lines of it, in English translation, per day.

As far as I know, Feu et flamme only partially exists in English, and "partially" only because of what appears here.

There's a good chance you know more than I do about French and/or French history (especially French history). Constructive criticisms, contextualizations, and things I've missed are welcome.

If you're interested in reading more about O'Neddy and friends, you should read Olchar Lindsann's estimable blog and poke around Orlo Williams' Vie de Bohème: A Patch of Romantic Paris.

Ten lines per day! They start tomorrow.